Cher Monsieur D. Barton
Johnson,
Une connaissance m’a transmis les messages qui me
concernent et je vous fais parvenir ma réponse que j’adresse à vos lecteurs
ainsi qu’à Monsieur Dmitri Nabokov.
Il serait bien évidemment préférable que mon message soit
traduit en anglais car je ne souhaite nullement d’être marginalisé devant le
lecteur exclusivement anglophone lequel, cependant, pourrait toujours faire un
effort pour me comprendre – car comme disait d’Artagnan «l’anglais n’est que du
français mal prononcé».
Habituellement je ne participe jamais à des forums
quelconques. Je suis tout d’abord un écrivain : et certains critiques
disent que mon talent et mon style surpassent largement ceux de Vl. Nabokov.
Mais c’est bien au lecteur d’en juger (voir la fin de ce
message)
Je me trouve, néanmoins, dans l’obligation de me
présenter suite à la dénomination faite par Monsieur Nabokov de «hooligan
writer» que j’estime non seulement peu flattant mais inacceptable.
Je souligne donc encore une
fois que ça sera mon unique contribution à votre forum.
Et bien : mes œuvres russes (parfois traduites
français) ont été publiées en Europe, en Russie (je ne suis pas gaulliste) et au
Canada.
J’ai enseigné à la faculté d’Études Slaves de la Sorbonne
et, effectivement, un mois après la publication de ma nouvelle le Convalescent (où je me suis permis
quelques remarques à propos des slavistes de cette Université), l’administrateur
de la Faculté m’a annoncé que mon poste «sera offert à un professeur de la
langue biélorusse».
Tout d’abord, je me suis réjoui, car j’ai toujours
combattu l’opinion de Heidegger qui disait que l’amour de la sagesse ne parle que le
grec ou l’allemand. Et, j’ai immédiatement espéré que, peut-être, un jour, les
sages de la Faculté d’Études Slaves de la Sorbonne discuteront en biélorusse à
propos de Platon ou d’Aristophane et découvriront les choses profondes et
sacrées.
Dommage l’administrateur de la Faculté m’a tout
simplement menti.
Pire encore, suite à cela, la lutte si bien connue du
«fonctionnaire contre l’artiste» a recommencé avec une force nouvelle. Je me
suis retrouvé (et je suis bien placé parmi des nabokoviens pour le dire) comme
un Tcherdyntsev après la publication de sa Vie de Tchernychevsky : «Qui c’est
Livry», demande-t-on dans les couloirs de l’Université, – «Ah, oui, mais on ne
l’a pas licencié à cause de son Convalescent», disent derrière mon dos
mes anciennes «amies» et me ferment, en même temps, les portes des conférences
de la Faculté.
Je travaille sur l’œuvre de Nietzsche, de Nabokov et sur
la tragédie grecque depuis plus de 13 ans. Et je me suis bien rendu compte que
les résultats de mes recherches devaient demeurer inconnus car l’on m’a bien
fait entendre que si j’ose rééditer mon Convalescent je ne serai plus jamais
invité comme chercheur.
J’ai défié donc les maîtresses-chanteuses parisiennes et
le même Convalescent, seulement
pendant une seule année de son existence, a été publié sept fois ;
notamment par la très prestigieuse revue pétersbourgeoise «Neva» (N-3,
2003)
Par ailleurs, en ce qui concerne mes ouvrages
scientifiques, je n’ai fait que suivre St.-Augustin : «Insiste, anime
meus !», disait cet évêque d’Hippone (comme, d’ailleurs, s’en souviennent
bien les lecteurs d’Ada, or Ardor).
Ainsi, j’ai traduit mes articles
rédigés sur la tragédie, sur la littérature russe, sur Nietzsche, sur Maurras
(il est hors de questions que j’engage une discussion avec Madame B.A. Kunin qui
manifeste une flagrante méconnaissance de l’histoire d’idées en France) et je
les ai présenté… à la Faculté d’Études Helléniques de la même Sorbonne.
C’était là que ma vision de l’Antiquité, de la
philosophie allemande ainsi que de leurs influences sur les auteurs russes,
notamment sur Nabokov a été reconnue. Vous pouvez donc lire dans le dernier
«Bulletin de l’Association Guillaume Budé» (Paris-Sorbonne) mon article L’avenir de l’homme socratique chez
Tourgueniev (refusé par les Actes de Colloques d’Études Slaves six mois
après la publication du Convalescent).
Et, dans le prochain numéro de cette revue publiée par
des hellénistes français vous lirez mon article Nabokov, l’antidémocrate face à la
«racaille» socialiste, l’article que je ne présente même plus à l’attention
des nabokoviens parisiens.
Cependant, l’article que je viens de mentionner plus haut
n’est qu’une partie de ma monographie qui, effectivement, paraîtra en russe à
St.-Pétersbourg en décembre 2003. Elle sera publiée par la maison d’édition
«Aletheia» (laquelle n’a plus rien a avoir avec la Pravda).
Ainsi si vous maîtrisez la langue russe, vous pouvez
commander cet ouvrage directement chez son auteur (à l’adresse électronique
suivante : anatolivry1@yahoo.fr), ce que vous évitera de passer par la Russie
post-socialiste avec ces services postaux peu certains.
Je dois souligner aussi que, c’était déjà plusieurs fois
que j’ai exposé les sujets de mes recherches et l’affaire du Convalescent devant les auditeurs des
radios parisiennes ainsi que devant les téléspectateurs français et européens.
Notamment aujourd’hui, le 8 novembre, à 20h (heure de Paris), vous pouvez
écouter une interview avec moi sur Radio France Internationale. Quelques heures
après sa diffusion, l’émission pourra être téléchargée sur le site www.rfi.fr
Et avant de vous abandonner, je vous annonce que, depuis
hier, la SUITE du Convalescent vient
d’être publiée et présentée par Madame Margarita Meklina (ch.l. Prix Andreï Bély
2001).
Voici le récit SKASKA :
http://www.topos.ru/cgi-bin/article.pl?id=1740